Trois brigands belges à Pirou ?
Point besoin que veille gendarme :
tout juste descellé l'écrou
du clocher, cloche en sonne alarme !
jeudi 16 août 2012
La réponse de Robert
Voici la réponse de Robert Rapilly :
mardi 14 août 2012
Hold-up raté
Comme vous le savez, il existe un festival oulipien concurrent de Bruxelles, ma belle, je veux parler de Pirouésie, qui se tient à Pirou, dans la Manche, en France. Plusieurs Belges ont tenu à le soutenir, malgré la méfiance qui avait été engendrée par le rapt raté d'un Hermès de grande valeur lors de la ballade à vélo de BMB.
Soucieux cependant de rétablir l'équilibre et surtout de venger notre honneur patrimonial bafoué par cette action funeste, quelques Belges courageux (Mar Bikx, Nicole Dedonder, Henry Landroit) ont tenté de dérober le clocher de l'église de Pirou lors de Pirouésie du 6 au 10 aout 2012.
Malheureusement, un certain Denny Hohmann, à la solde inconditionnelle des organisateurs de la manifestation et à la recherche de photos artistiques, passait par là à ce moment. Nous n'avons donc pas pu mener notre projet à bien (mais ce n'est que partie remise).
mardi 17 juillet 2012
Zazie z'a Bruxelles
Déjà
le projet d'art-elier d'écrivure commençait bien comme Zazie
z'aurait dit :
« Merdre
alors ! Me faire ça t'a moi ! Z'étaient en grève, trop polis pour
z'être honnêtes, Ces-trop-polis-teints !
Métro-politain.
Mon cul ! »
Cauz'
à un accident de la vie dans la circulation des z'auto-pas-mobiles.
Fallait
donc se taper tout z'à pattes, moi qui suis plutôt rouleur z'à
côté des mécaniques.
Z'avaient
commencé par barder de fer la station « Lézard-l'oie ».
Z'en
plus, le temps s'était mis z'à la pluie.
«
Métro, météo, mon cul» dirait Zazie.
The
parlement brillait d'absences, des minist' en vacances,
laissant
là les compromis z'à la Belge, que le monde entier nous z'envie.
Z'à
la rue Royale les zendarmes z'avaient sorti les cheveux qui frizent.
Ces
bêtes qui piquent dont les Fritz avaient lancé la mode lorsqu'ils
avaient choisi de venir en villégiature chez nous en 14 et en 40.
Ces
bébêtes importées d'Alleumagne qui comme leurs gentils toutous
donnent froid dans le dos et chaud z'au coeur des gendarmes (ceux
qui en ont...C'est assez rare mais ça z'existe à ce qu'il
paraît...)
Mais
ceci est un autre début de débat.
C'est
t'alors que Tonton z'Henry voyant nos z'hésitations nous a dit
« Descendez par la rue Fossé t'aux loups ».
Alors
z'on a pas eu peur et z'on y est allé, de ce
pas.
Mais
z'au fossé là, point de loups ! Ceux de la finance ayant déja
mangé tout l'été, sont partis t'ailleurs (en Grèce ?) festoyer.
On
passe à De Brouckère.
Mais
qu'on-t-il fait de ta mouquère ?
Celle
qui z'au milieu d'la place,
D'un
zizi-gantesque ornait l'espace ?
Qui
de ses multiples jets , fécondait l'air-spicace.
« Fontaine
Mon cul »...
On
s'débine pas on va vers la rue du Canal mais z'il est t'asek car à
part ce qui tombe du ciel on y voit aussi peu d'eau que dans le
pastis de mon tonton de Tarascon.
J'en
étais là de mes réflexions, que Tonton z'Henry, lui, fait mine de
découvrir par zazard sur le trottoir…Une copine: Denise.
Zazie
aurait dit : "qu'y avait surement anguille sous cloche entre ces
2 là".
Mais
bon, on l'adopte comme notre tantine à tous, et comme elle n'a rien
de mieux z'a faire, nous z'emmène sur les pas de sa d'jeunesse.
Mais
z'arrivé place Sainte Catherine, Lafontaine nous voilà !
Aurait
dit un grand poéticien, qui t'à Bruxelles ne vint point,
Mais
z'à Paris...Oh que oui.
C'est
sans doute pour combler cette absence qu' Duras, (la Marguerite);
«
Tu rases mon c... » aurait dit Zazie;
Marguerite,
z'étais aussi venue s'échouer là-sse,
entre
« Bronx, calices et tristes bégonias.
Pôvre
Margriet, elle qui m'avait fait aimer les silences entre l'Hiroshima
de l'amour des mots.
Les
valses lentes et les moiteurs z'indiennes.
La
marine voguant de Gibraltar à Willebroeck.
Les
chevauchées fantastiques de Tarquinia à Uccle-Calvoet.
Puis
fatigué avec son amant ré-édité...
Elle
qui aimait pacifique, finir entre le Marché aux porcs et le square
des Blindés...
«
Blindé mon cul » dirait qui vous savez.
Margriet
t'es vraiment pas gâtée.
Z'avoir
une place, là z'où l'amour n'est que glace.
Mais
bonze z'on file, le train z'à Denise, là z'où le tram 9 faisait
Tchac-tchac, devant le funèbre marchand 'pompes qu 'elle nous
dit.
Z'épuis
z'on passe devant le Ptit Chapeau là z'où les z'hommes z'à képis
faizaient défiler les jeûnots mûrs pour la Patrie, la prochaine
boucherie, mondiale ou nationale.
Et
comme ils sont glands, et kc'est pas leurs enfants,
z'ont
jamais peur de faire les choses en grand.
On
franchit enfin notre Rubicong, comme dit mon Tonton Tartare de
Tarascong.
Et
nous voilà z'à Molenbeek.
L'impasse
de l'avenir à disparu ! y-a-t-i quelqu'un qui l'ait vu ?
« L'avenir
tonton, mon cul. »
Ne
reste que les traces, des pavés défoncés, comme les jeunes du
quartier.
Nous
voilà z'à La Mecque du couscous et du loukoum,
et
j'vous parl'pas du baklava, car c'est pas par là.
Je
me traînais de portes en porches, regardant, z'où commencèrent
coopératives ouvrières, usines et cinamas,
Maintenant
on ne trouve plus que babouches et burquas.
Mais
Molenbeek cette Venise, un peu folle,
pour
chavirer les coeurs, a d'autres gondoles,
J'allais
de plus en plus mouillé, car la pluie continuait à tomber suivant
Denise,
Qui
en souvenirs déroulait son enfance exquise.
Et
j' me posais t'une question:
Croisant
tous ces z'hommes nés la moustache à la main,
N'ont-ils
dû de leur mère chatouiller le sein ?
Mais
je m'écarte je m'envole
Je
ne sais où mes mots camisolent.
Cet
atelier avait 2 temps
L'oulipo
remplaçait Barthes
Déja
« Le moules-frites à Léon » perçait sous Richard Marthe.
Les
héritiers de Botul, déja , par maints émois
offraient
z'aux lecteurs rires et fracas.
Il
pleut il fait froid triste kasbah.
Plus
l'temps d'écrire.
Quant
au métro,
je
n'en dirai pas trop,
Zazie
qu'un gros mot.
Alors
stop j'arrête.
Je
ferme le stylo
Daniel
Z'oulipo,
Jour 1 10 Avril 2012 version 18 – 20 juin 2012
samedi 30 juin 2012
Suite et fin : réquisitoire
Notre accusé se défend bec et ongles :
On soupçonne ! On accuse ! Irréfutable sera la réponse : voler le dieu des voleurs, n'est-ce acte d'absolue piété ?
Amitié
Robert Le dieu m'a dicté cette nuit un huitain : Je l'Hermès à sa place - Cela que vous avez cru selles sont ailes pour quitter Bruxelles. Hermès m'a dit « Vous partez, non ? Embarquons-nous au Parthénon ! » Se glisse alors dans ma musette, espérant la fuite muette... Que le dieu des voleurs vole au surplomb d'un éthéré vélo !
Nous l'innocenterons donc !
mercredi 27 juin 2012
Suite du feuilleton : "Un braqueur culturel français surpris dans un des parcs de Bruxelles"
Voici donc les résultats de l'enquête menée par le Commissaire Pochet, qui comme son nom l'indique, est chargé du repérage des pickpockets dans la ville de Bruxelles :
Néanmoins, il pourrait être requalifié en "emprunt non autorisé". Comme j'ai été soupçonné de complicité avec le "larcineur", je suis heureux de voir la photo complète qui me dégage de l'affaire. Néanmoins, il se peut que comme guide, j'aie été distrait par un complice pendant l'exécution de ce délit...
Olivier Salon :
Vérification
sur place, le "corpus delicti" s'y trouve à nouveau (voir la photo ci-dessous). Mais comme en droit le
vol est un "délit continu", il reste punissable,
contrairement au délit instantané...
Néanmoins, il pourrait être requalifié en "emprunt non autorisé". Comme j'ai été soupçonné de complicité avec le "larcineur", je suis heureux de voir la photo complète qui me dégage de l'affaire. Néanmoins, il se peut que comme guide, j'aie été distrait par un complice pendant l'exécution de ce délit...
Ndlr : Comme vous le remarquerez aisément, tout le monde sur cette photo fait semblant de s'intéresser à autre chose, qui à sa bicyclette, qui à son texte, qui à la photographe (et on le comprend !), permettant ainsi à l'accusé d'agir à l'insu de tous. Même le joggeur à gauche poursuit sa route sans se retourner.
Infos
historiques : ces sculptures se trouvaient à Tervueren (Forêt de
Soignes) dans le château du Gouverneur Charles de Lorraine et ont
été amenées lors de la création du Parc de Bruxelles vers 1780.
Il s'agit d'un HERMÈS, comme ceux qui se trouvaient en Grèce, ou le
Dieu guidait les voyageurs en indiquant la direction d'Athènes
(voyez l'orientation des orteils et le regard divin).
Il
est piquant de constater que dans les bas-fonds historiques du Parc,
se trouve un buste du Tzar Pierre le Grand, qui visita les
lieux. Offert par un noble russe vers 1850, il fut volé il y a
quelques années... pour se retrouver après quelques semaines sur
le bureau du Bourgmestre de Bruxelles, avec une lettre ! Un
Spetchinsky, descendant d'un russe blanc émigré après la
Révolution l'avait emprunté, car selon lui, la place qu'occupait le
Tzar était indigne : au fond d'un trou et regardant un mur. La
solution fut de replacer le buste en lui imposant un demi-tour : il pouvait
contempler l'hémicycle de verdure, et les passants pouvaient le
saluer !
Dorénavant on pourra raconter le vol
d'Hermès, mais jusqu'à présent il n'y a pas d'explication à cet
acte oulipien.
Voici les opinions d'autres membres éminents de Bruxelles, ma belle :
Michèle Minne :
Je
me disais bien que le pseudo Rapollot cachait quelque enjeu suspect…
Vlà que le maître des sonnets de sonnettes se prend pour Picasso au
Louvre (célèbre fait d’arme du maître du cubisme). On avait bien vu que
ce Rapilly essayait de se faire passer pour Jarry, mais là il exagère
franchement.
Enfin
à force de se cacher derrière des pseudos (lipogramme oblige), peut-être
se prend-il pour Pessoa. Au fait, êtes-vous certain que ce coquin de
Lillois n’est pas passé par la Place Flagey décapitant le héros de la
littérature portugaise ?
Ndlr : Récemment, à la place Flagey, la statue de Fernando Pessoa est tombée de son socle. Cela est dû à un orage (dit-on). L'intéressé a cependant été entrevu à cet endroit la veille de son départ...
Olivier Salon :
Cette silhouette me dit aussi quelque chose.
Et puis ce fameux sac-à-dos, que je crois avoir déjà vu quelque part ! De marque converse...
Un homme capable donc de faire une conversion à bicyclette.
Il n'y en a pas tant que ça.
J'y réfléchis, mets mes meilleurs limiers pour limer l'affaire.
Myriam Le Roux :
Myriam Le Roux :
La casquette rit
La statuette évanouie
Oh ! Français maudit !!!
jeudi 21 juin 2012
Horreur !
Une des participantes à BMB, dont par discrétion, je ne citerai que les initiales (MHL) me transmet une photo qu'elle a pu capter lors de cette manifestation.
Jusqu'à présent, nous n'avons eu qu'à nous féliciter du succès de "Bruxelles, ma belle". Il fallait évidemment qu'une ombre au tableau vienne ternir nos souvenirs.
Je suis donc au regret de devoir publier la photo qui m'a été transmise et qui montre un des animateurs de BMB (Français, faut-il le dire) en train de s'enfuir incognito en emportant une partie de notre patrimoine belge. Le personnage est bien reconnaissable, bien qu'il ne se présente que de dos. Sa casquette le trahit. Elle tente de le faire passer pour un jeune de nos banlieues (mais aucun d'entre eux ne se permettrait cela, je puis vous l'affirmer).
Je savais que les Français étaient attirés par la Belgique pour des raisons fiscales, mais j'étais loin d'imaginer que notre culture les intéressait aussi ! Il ne faut pas laisser passer ce larcin qui pourrait apparaitre comme anecdotique. Devons-nous protéger nos œuvres d'art inestimables comme l'Atomium, le Manneken-Pis et j'en passe... ?
Comme le dit si bien un de nos célèbres poètes surréalistes belges : "On commence par tuer sa mère et on finit par voler la cathédrale de Chartres" (Achille Chavée).
Il va sans dire que je tiens à la disposition de la PJ les coordonnées de ce personnage tombé depuis du piédestal (à l'instar de la statue qu'il déroba) où je le maintenais un peu naïvement jusqu'ici. Même Jean-Michel Pochet, dont on aperçoit la silhouette, semble ne s'être aperçu de rien... à moins que par discrétion, il ne tourne le dos à ce méfait. Auquel cas, je le tiendrais comme complice de cet acte ignominieux.
Jusqu'à présent, nous n'avons eu qu'à nous féliciter du succès de "Bruxelles, ma belle". Il fallait évidemment qu'une ombre au tableau vienne ternir nos souvenirs.
Je suis donc au regret de devoir publier la photo qui m'a été transmise et qui montre un des animateurs de BMB (Français, faut-il le dire) en train de s'enfuir incognito en emportant une partie de notre patrimoine belge. Le personnage est bien reconnaissable, bien qu'il ne se présente que de dos. Sa casquette le trahit. Elle tente de le faire passer pour un jeune de nos banlieues (mais aucun d'entre eux ne se permettrait cela, je puis vous l'affirmer).
Je savais que les Français étaient attirés par la Belgique pour des raisons fiscales, mais j'étais loin d'imaginer que notre culture les intéressait aussi ! Il ne faut pas laisser passer ce larcin qui pourrait apparaitre comme anecdotique. Devons-nous protéger nos œuvres d'art inestimables comme l'Atomium, le Manneken-Pis et j'en
Comme le dit si bien un de nos célèbres poètes surréalistes belges : "On commence par tuer sa mère et on finit par voler la cathédrale de Chartres" (Achille Chavée).
Il va sans dire que je tiens à la disposition de la PJ les coordonnées de ce personnage tombé depuis du piédestal (à l'instar de la statue qu'il déroba) où je le maintenais un peu naïvement jusqu'ici. Même Jean-Michel Pochet, dont on aperçoit la silhouette, semble ne s'être aperçu de rien... à moins que par discrétion, il ne tourne le dos à ce méfait. Auquel cas, je le tiendrais comme complice de cet acte ignominieux.
HL
mardi 8 mai 2012
Combinatoire
Déambuler
à enjambées irrégulières
Quand
irréguliers et multicolores les pavés affleurent
S'humidifier
sans pouvoir y faire
Comment
ignorer l'arrogance des frontons
Se
sentir perdue dans le méandre des rues toutes en chantier
Inventant
dans sa cervelle brumeuse des raccourcis invisibles
Passant
sur les larmes du garçonnet joufflu derrière sa fenêtre
Sentir
le crachin transpercer jusqu'à la moelle
Réalisant
qu'un grand immeuble moche a remplacé l'hippodrome d'hiver où Elvis
a chanté
Ne
pas de retrouver dans cet urbanisme de bric et de broc
en
traversant les passages piétons, ne même pas jeter un œil sur les
côtés
Imagine.
Déambuler à enjambées irrégulières, sur d'irréguliers et
multicolores pavés, ils affleurent. S'humidifier sans pouvoir y
faire. Comment ignorer l'arrogance des frontons ? Se sentir perdue
dans de méandreuses rues toutes en chantier. Inventant dans ma
cervelle brumeuses des raccourcis invisibles. Passant sur les larmes
du garçonnet joufflu derrière sa fenêtre. Sentir le crachin
transpercer jusqu'à la moelle. Réalisant qu'un grand immeuble moche
a remplacé l'hippodrome d'hiver où Elvis a chanté. Ne pas de
retrouver dans cet urbanisme de bric et de broc, en traversant les
passages piétons ne même pas jeter un œil sur les cotés, passant
à tort et à travers 807 gouttes et même tes larmes... Et alors ?
La pluie. Cependant... Pourquoi pas ? Bien que.
Camille
Beau présent
Voyez ici ce qu'est un beau présent.
Le parvis
Aie, le paris, péril !
Presser le pas par là,
Relier
le rail
Aller
à l'île pâle
Pisser
le sel épars
Aie,
l'ère rassie, resserrée, rase
Priser
l'ellipse, le pas pris
Resserrer
sa lippe lasse.
Aie,
l'ère salie
Lire
le sel et pire,
Plaire
sans saillie, sans aile.
Aie
Passer par elle, l'Éparpillée sans pareille
Elle
Apaise le réel.
Ellipse
rare : rallier le réel, le lisser après l'essai pile.
Le
périple pressé, pas le périr pire !
La
perle lisse, pas la pile sale !
L'assise
éprise, pas le passé paillé !
Ah,
l'ère perlée !
Camille
Marcottages
Le taggeur,d'une écriture opu /lente à na/ geoires roses et pâles, se
m / eut dans le dr / ôle de monde urbain.Il bombe et col/
/le et mâch/ onne les murs d/
ans l'ombr/ e des cours et des tours.Dans/
quel idéal a / territ-il dans/
ant ,e soir ,d/dans le lit de la ville
lente à na
eut dans le dr
le et mâch
ans l'ombr
quel idéal a
ant ,le soir,d
m / eut dans le dr / ôle de monde urbain.Il bombe et col/
/le et mâch/ onne les murs d/
ans l'ombr/ e des cours et des tours.Dans/
quel idéal a / territ-il dans/
ant ,e soir ,d/dans le lit de la ville
lente à na
eut dans le dr
le et mâch
ans l'ombr
quel idéal a
ant ,le soir,d
Mar
Marcottage
Bruxelles
dénudée, insolente à narguer :
C'est
que ce matin brun pleut dans le drap du ciel
Si
je me sens fébrile et mâche les idées
C'est
que je me crois vraie dans l'ombre de la belle
Quel
idéal a-t-on, quel espoir affolé
Magie
tranchant le soir, d'ici on voit Ixelles
Joie
de cette élégance et de sa dignité
Baluchon
éphémère, énorme passerelle
A
nous deux les passages, souterrains démasqués
Ta
personnalité, comme jamais s'en mêle
Nuages
crus et clairs, tels des envies brisées
Nos
émerveillements sortent en ritournelle
Vois,
mes yeux sont nouveaux, comme tout juste nés
Pour
que nous surprenions toutes les étincelles,
Tous
les pas des badauds, malgré le ciel inquiet,
Tous
les lieux mis en rang, au bout de tes ruelles...
S'inscrire
dans la ville, expérience entamée,
Mon
âme vagabonde, incroyable marelle,
Bruxelles
dénudée, insolente à trembler.
Amélie
Descente
lente à Narcoville
Il
pleut dans le drugstore
On
râle et mâchouille un joint
On
reste dans l'ombre avec son désespoir
On
se demande quel idéal a ce tagueur
Errant
le soir, de rue en rue.
Élisabeth
*
Le
tagueur, d'une écriture opulente de nageoires roses
Se
meut dans le drôle de monde urbain
Et
bombe et colle et mâchonne les murs
Dans
l’ombre des cours et des tours.
Dans
quel idéal atterrit-il
Dansant,
le soir, dans le lit de la ville ?
Mar
*
Marcottages
(d'après un poème
d'Emile Verhaeren in Les villes tentaculaires)
Bruxelles
est lente à narrer car
il
pleut dans le droit chemin
Grisaille
et mâchicoulis
Tous
les ans l'ombrelle des kiosques
Sans
savoir quel idéal atteindre
Joue
perdant, le soir, des mois de printemps
Marie-Hélène
*
Elle
est si lente à naître, l'image de cette ville
Pendant
trois jours de pluie, elle se meut dans le drame
Réunis,
optimistes, on parle et mâche mille
Mot
entendus et lus, sans l'ombre d'une rame
La
STIB toujours en panne, quel idéal avoir ?
Ébauchant
le soir des vers plus alléchants
Marie-Hélène
Une aventure lente à
narrer
Lentement il se meut
dans le droit boulevard
Lentement il somnole et
mâchonne dents serrées
Un chou de Bruxelles dans
l'ombre de la gare
Lentement il s'interroge :
quel idéal a pu à souhait
Des jours durant, le
soir, de sa vie, le faire stagner
Et revient la souvenance
de sa
première énorme
mégère
De ses sempiternels
commérages, sous l'effet des trappistes fermentées
A sa vénalité comme
jamais exprimée
Avait-elle les yeux bleus
et clairs, tels les premiers jours
Quand sans crainte des
éléments sortent
Vaches chevaux veaux et
cochons
Quand dans toutes les
fêtes de village
Elle captait l'oeil des
badauds malgré la fureur du père qui hurlait
Qu'il y aurait du sang
au bout de l'histoire
Et que toute la ville
serait submergé par
l'onde de sa colère
Je dois dire que malgré
l'assistance
que maintenant son
ordonnance
est la moisissure du
moment
Quelles horreurs !
Quel ornement !
La délivrance de ses
bontés serre le cœur
et absorbe la
bourse
Et si l'autre souffre
de l'un
Son délassement amorphe
ou ses désirs ardents l'illuminent
comme une vierge décente,
et son cri s'entend loin de la ville
Et si certains veulent
ses feux éteints
C 'est en ne
fantasmant qu'aux plaisirs lointains.
Philippe
lundi 7 mai 2012
Sonnets et quatrains
Sonnet
S'éloigner sous la pluie loin du Mont Palatin
Et rasant les façades le ciel bas, grise mine
Toutes ces trombes d'eau au long de la ravine
Que ce froid picotant surprend de bon matin
À chaque coin de rue tendre l'ouïe aux potins
De ces fenêtres-là je vois et j'imagine
Dans la pièce tombeau l'ennui loin des cuisines
À entendre les gouttes tomber drues tout chagrin
Alors que raconter de ces humeurs badines
Et que dire du métro où même on assassine
De ces veines de pluie traces rouges carmins
Presser le pas mouillé vers la ville voisine
Oublier ces pensées qui toutes me taquinent
Embrayer nez au vent sur de beaux lendemains
Myriam
Souvenir
de Schaerbeek
Cette
pluie sans arrêt martelait nos échines
Nous
avancions pourtant sous le grand ciel éteint
Car
nous voulions les voir, ces endroits très urbains
Malgré
l’humide vent et la brume très fine
Donc
nous marchions vaillants, dans ce temps qui chagrine
Les
rues et les maisons, jardins et magasins,
Sols
en goudron mouillé et caniveaux trop pleins
Tout
nous semblait mouvant, incertain, en gésine.
Marie
Madeleine
J’ai cherché sur ma peau ce qui
m’est madeleine
Ce qui me resurgit, tend au goût d’absolu
Ce qui s’imprime en moi sans prendre le dessus
Car de ces émotions, j’ai la bouche si pleine
Ce qui marque mon corps, c’est la ville, la reine
Et mes grains de beauté, ceux que je ne vois plus
Disent pourtant en vrac les maisons et les rues
Quel est mon territoire, le mouvement m’entraîne
Ce que retient mon ventre, en folle ribambelle
Ce sont les murs rasés, palimpseste sans nom
Ces bleus sur mes genoux sont aussi bleus du ciel
Cicatrice à mon bras, souvenirs à la pelle
La ville est une amante, et nous nous enlaçons
Quand je n’attendais rien, quand je n’attendais qu’elle.
Ce qui me resurgit, tend au goût d’absolu
Ce qui s’imprime en moi sans prendre le dessus
Car de ces émotions, j’ai la bouche si pleine
Ce qui marque mon corps, c’est la ville, la reine
Et mes grains de beauté, ceux que je ne vois plus
Disent pourtant en vrac les maisons et les rues
Quel est mon territoire, le mouvement m’entraîne
Ce que retient mon ventre, en folle ribambelle
Ce sont les murs rasés, palimpseste sans nom
Ces bleus sur mes genoux sont aussi bleus du ciel
Cicatrice à mon bras, souvenirs à la pelle
La ville est une amante, et nous nous enlaçons
Quand je n’attendais rien, quand je n’attendais qu’elle.
Amélie
Panostique
PANOSTIQUE
Le panostique paysager décrit un panorama à 360 °
une
balançoire essuie la gauche du monostique et plonge dans du vert,
vert vibrant des frondaisons,
vert luisant du cheval en bronze
les
pigeons picorent, un enfant attend son tour à la plaine de jeux, et
deux filles continuent
à s’en balancer, un chien cherche son
maître et le cavalier vert se fige
deux
parterres de fleurs jaunes, au milieu un palmier, tour qui surgit,
miroir des immeubles au loin,
grue à l'horizon, ciel dénonçant
l'orage.
ciel
menaçant, architecture éclectique, encadrements multicolores,
briques, châssis, ferronneries,
graffites, nature, verdure, cris
d’enfants
un
marronnier d’un vert très frais puis des sapins puis d’autres
arbres encore peu feuillus protègent
une haute façade rouge au
pignon faussement moyenâgeux
la ville
d'hier et d'aujourd'hui mêlées, le calme au milieu de la ville, la
rue, l'arbre nu, le chant
d'un oiseau, au fond une tour derrière la
vie des gens
MONOSTIQUE
Le vieux chauve à la fenêtre du quatrième quand, de sa mezzanine du troisième, une femme au chat
écrit allongée sans voir la camionnette profilo-châssis-volets-porte que dépasse
une voiture qui s'enfuit au feu vert.
Travail collectif
Michèle
Panoramique
de mots pour dire un paysage
Rouge
star, façade crème à l’aveugle, sur le devant trogne urbain en
écharpe,
ciel gris moutonné sur un avant-plan d’hôpital et de
couronne de justice et
tout devant le végétal fluo et plus devant
encore l’avaleur de verre en plastique blanc
sous le nuage blanc
sur lequel se découpe un chapeau gris en toit de fée
à moitié
caché par le mur opaque d’un container à frites blanc aussi
où
le crack d’un tag dégouline sur l’herbe.
MONOSTIQUE
Le vieux chauve à la fenêtre du quatrième quand, de sa mezzanine du troisième, une femme au chat
écrit allongée sans voir la camionnette profilo-châssis-volets-porte que dépasse
une voiture qui s'enfuit au feu vert.
Camille
Vers panorama, monostique paysager
Clac la grille refermée, les pigeons sur le linteau de l'immeuble au coin, des voisins qui,
fenêtres grandes ouvertes, terminent leur nuit
Vers panorama, monostique paysager
Clac la grille refermée, les pigeons sur le linteau de l'immeuble au coin, des voisins qui,
fenêtres grandes ouvertes, terminent leur nuit
Myriam
7
samedi 5 mai 2012
Gestomètre de sensations
Gestomètre
de sensations
Suivre
le groupe
Parcourir
les rues
Lever
les yeux
Regarder
la façade
Inventorier
les matériaux
Repérer
les techniques utilisées
Citer
les architectes
Prendre
des notes
Deviner
l'envers du décor
Rêver
d'y pénétrer
Se
laisser surprendre par le puits de lumière
Reluquer
le détail
Monter
l'escalier
Ressentir
le mouvement
Je
vis là, pour un instant, dans un autre temps, obligée de tenir
sagement un rôle imposé. Quel bonheur de pouvoir seulement admirer,
deviner, imaginer la vie des bourgeoises élégantes et des
soubrettes effacées.
Rejoindre
la sortie
Éprouver
un frisson
Sentir
le vent
Voir
les arbres
Admirer
la perspective
Observer
la démesure
Palper
la poignée
Suivre
les courbes
Comparer
les saveurs
Savoir
goûter Bruxelles.
Élisabeth
*
Promotion de la commune de Molenbeek par son bourgmestre
Balade
à Molenbeek
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre terre et eau, venez à
Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre Nord et Sud, venez à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre jean's et djellaba, venez à
Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre corne de gazelle et éclair au
chocolat, venez à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre minaret et clocher, venez à
Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre Faro et thé à la menthe, venez
à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre chicon et poivron, venez à
Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre foulard et brushing, venez à
Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre coiffure Aziz et et coiffure
René, venez à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre rues grouillantes et impasses
vides, venez à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre frites et falafel, venez à
Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre « dépôt-design » et
« Nadia articles de ménage », venez à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre « la rose blanche »
et « le rêve de Jasmin », venez à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre le marché aux porcs et la
boucherie Halal, venez à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre petite frappe et commerçant
cossu, venez à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre Duras et Voltaire, venez à
Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre « 100 000 chemises »
et « 1001 nuits », venez à Molenbeek !
Si
vous n'arrivez pas à choisir entre faux riches et vrais pauvres,
venez à Molenbeek !
Choisir,
c'est exclure
Arrêtez
de choisir
Prenez
tout !
Venez
à Molenbeek !
Marianne
samedi 28 avril 2012
Poème d'orientation et de marche
Poème
d’orientation
Texte en sept lignes
dans un ordre quelconque
Une ligne parle
d’en bas, une ligne parle d’en haut
Une ligne parle
de devant, une ligne parle de derrière
Une ligne parle
de la gauche, une ligne parle de la droite
Une ligne parle
de l’intérieur…
Le ciel pluvieux
n’invite pas à la méditation
On se presse sur
le pavé mouillé
L’église
offrirait un refuge au passant errant
Les marchands du
temple ont envahi le parvis
Ils sont venus du
Nord avec des habits
Ils sont venus du
Sud avec des fruits
Entre les saveurs
terrestres et spirituelles, mon cœur balance…
Élisabeth
Poème de marche
Sur la place Royale, Marilyn regarde le cornet de jambes dressées, planté par un artiste contemporain, des jambes adipeuses, gracieuses et sensuelles qui s'échappent de la pochette surprise. Marilyn sourit. Son esprit divague au son de la voix qui parle de commerces de bouche, grain, laine, argent, une voix qui l'entraine jusqu'à la rue Montagne de la cour, au pied du magasin Old England dont elle imagine les denrées de luxe dans les grandes vitrines et entre les rayons.
Face au jardin qui s'étale comme un tapis de fleurs, Marylin voit, sur un banc, deux amoureux partager un croissant sous les yeux attendris d'un pigeon ébouriffé aux plumes gris argent. Elle s'ennuie à entendre parler d'un blocus pour étrangler l'industrie, de Lescaux que l'on ferme.
Elle se retourne et tombe nez à nez avec la statue monumentale d'Albert à cheval, alors qu'on la barbe encore à propos de la ville coupée en deux par la création d'un boulevard en 1952.
Elle s'éloigne jusqu'au prochain magasin, où une sérigraphie reproduit imparfaitement son portrait à l'infini, avec une phrase : « Je suis une petite princesse et je vous emmerde ». Elle voit aussi chez Dotspot, rue de la Madeleine, un miroir pop art où est gravé : « Je suis parfaite et ce n'est pas de ma faute ». Alors, en regardant vaguement l'église Saint-Jean en brique rouge, puis le commerce de détail Marjolaine où pendouillent de vieilles breloques et un fatras d'objets, elle sent son petit cœur se serrer. À tel point qu'elle passe devant le magasin À la gaufre de Bruxelles, sans se demander si elle va céder à sa passion pour la chantilly, la crème de marron. Elle résiste au carrefour de l'Europe, tant son estomac est noué à voir la place dans un style faux vieux qui lui rappelle que tout passe et que la brique vernissée s'effrite moins que celle laissée à l'état brut. Heureusement, il y a les Galeries royales Saint-Hubert ou Marilyn découvre les commerces pour le divertissement des bourgeois, une ganterie italienne fondée en 1890, Mansel pour les chapeaux et cannes, la manufacture des dentelles et la champagnothèque. Chouette, elle peut enfin s'adonner à son passe-temps favori, le lèche-vitrines.
Mais plus loin, Marilyn sursaute à la vue de deux lapins en chocolat, qui se dandinent, étranglés par une pancarte. Elle y lit « Home sweet Home », se souvient alors qu'il est tard et qu'elle est bien loin de chez elle, ici à Bruxelles.
Poème d'orientation
Semelles détrempées sur le pavé sale
Le dos que des voix sans visage frôlent en s'éloignant
Alors qu'à l'Est, phares blancs et cyclistes défilent
Une porte entrouverte où deux hommes me font face
Au coin de l'œil gauche se reflètent dans la vitre éteinte
Des arbres qui n'en finissent pas de pleurer
Dans la solitude du froid mouillé
Poème de marche
Sur la place Royale, Marilyn regarde le cornet de jambes dressées, planté par un artiste contemporain, des jambes adipeuses, gracieuses et sensuelles qui s'échappent de la pochette surprise. Marilyn sourit. Son esprit divague au son de la voix qui parle de commerces de bouche, grain, laine, argent, une voix qui l'entraine jusqu'à la rue Montagne de la cour, au pied du magasin Old England dont elle imagine les denrées de luxe dans les grandes vitrines et entre les rayons.
Face au jardin qui s'étale comme un tapis de fleurs, Marylin voit, sur un banc, deux amoureux partager un croissant sous les yeux attendris d'un pigeon ébouriffé aux plumes gris argent. Elle s'ennuie à entendre parler d'un blocus pour étrangler l'industrie, de Lescaux que l'on ferme.
Elle se retourne et tombe nez à nez avec la statue monumentale d'Albert à cheval, alors qu'on la barbe encore à propos de la ville coupée en deux par la création d'un boulevard en 1952.
Elle s'éloigne jusqu'au prochain magasin, où une sérigraphie reproduit imparfaitement son portrait à l'infini, avec une phrase : « Je suis une petite princesse et je vous emmerde ». Elle voit aussi chez Dotspot, rue de la Madeleine, un miroir pop art où est gravé : « Je suis parfaite et ce n'est pas de ma faute ». Alors, en regardant vaguement l'église Saint-Jean en brique rouge, puis le commerce de détail Marjolaine où pendouillent de vieilles breloques et un fatras d'objets, elle sent son petit cœur se serrer. À tel point qu'elle passe devant le magasin À la gaufre de Bruxelles, sans se demander si elle va céder à sa passion pour la chantilly, la crème de marron. Elle résiste au carrefour de l'Europe, tant son estomac est noué à voir la place dans un style faux vieux qui lui rappelle que tout passe et que la brique vernissée s'effrite moins que celle laissée à l'état brut. Heureusement, il y a les Galeries royales Saint-Hubert ou Marilyn découvre les commerces pour le divertissement des bourgeois, une ganterie italienne fondée en 1890, Mansel pour les chapeaux et cannes, la manufacture des dentelles et la champagnothèque. Chouette, elle peut enfin s'adonner à son passe-temps favori, le lèche-vitrines.
Mais plus loin, Marilyn sursaute à la vue de deux lapins en chocolat, qui se dandinent, étranglés par une pancarte. Elle y lit « Home sweet Home », se souvient alors qu'il est tard et qu'elle est bien loin de chez elle, ici à Bruxelles.
Poème d'orientation
Semelles détrempées sur le pavé sale
Le dos que des voix sans visage frôlent en s'éloignant
Alors qu'à l'Est, phares blancs et cyclistes défilent
Une porte entrouverte où deux hommes me font face
Au coin de l'œil gauche se reflètent dans la vitre éteinte
Des arbres qui n'en finissent pas de pleurer
Dans la solitude du froid mouillé
Myriam
Poème d'orientation
À gauche, une flaque.
À droite, une flaque.
Devant, une flaque.
Derrière, une flaque.
À mes pieds, une flaque.
Au-dessus, la pluie.
En moi, quand est-ce que
ça finit ?
Amélie
*
Poème d'orientation -
bis
À Parvis il manque un v
À mon corps il manque du
thé
Pieds mouillés
Bourgeons recroquevillés
Terrain vague inondé
Regard du passant étonné
Ville absorbée.
Amélie
Poème d’orientation
Pavés mouillés, mégots trempés,
Curetage des égouts célestes
Côté cour, façades jumelles l’une
crème, l’autre blanche
Fleurs en pagaille sous l’étal côté
jardin
De face cigogne lilliputienne pigeonnée
par un chou de Bruxelles géant
Un homme pendu à son téléphone
Je suis une toupie déboussolée, à
l’est complètement.
Michèle
Pléiade de balade
Pléiade de
balade : texte collectif
Chacun écrit
une ligne puis passe la feuille à son voisin.
Après chaque
ligne, le dernier mot de la ligne suivante est imposé
Nous avons longtemps marché sous la
pluie
A la recherche du mystérieux tagueur
Personne sous la fresque
Des claquettes sur le trottoir
Puis nous sommes allés nous changer
Que ce soit à pied, ou même à vélo
Et pour certains à cheval
Le polisson se reconnaît au pied du
mur
Arrête, tu me fais marcher
Pour arriver à des rêves d’or,
Il suffit de marcher longtemps sous la
pluie
Élisabeth
Peu de gens pour
apprécier la pluie.
Sous son parapluie la
fièvre du tagueur
qui pousse à bomber une
fresque
parfois à même le
trottoir...
La société doit
changer !
Inscriptions plus ou
moins étranges : « vive la ville à parcourir à vélo ! »
ou « vive la paille
dans le petit cheval »
Mais cela ne le fera pas
marcher
Pourtant c'était un
étalon d'or
Qui peut-être, lui,
appréciait la pluie.
Écriture en groupe
N/S
N/S : texte
collectif
A et B fixent une
image mentale
A écrit d’abord
les 4 lignes impaires, relatives à son image
B complète les
lignes paires en pensant à son image.
Murs
étroits inquiétants
Qui
enserrent le Saint cher aux enfants
La
crasse
Oubliée
du marché déserté
Les
senteurs du passé
Réveillées
sous le clocher
Au
milieu des pavés
Inondés.
Murs
staliniens tristes
La
Grand Place est en contrebas
Jardin
altruiste
Vue
sur l’Hôtel de Ville
Rideau
de nuages
Marché
grouillant
Parterres
sur ciel vif
Tapis
de fleurs estival
Élisabeth
*
Le
ciel s'acharne sur ma tête
Le
bitume sous mes deux pieds fond
Juste
devant, chute bruyante. Qui m'attaque ? De quel donjon ?
Touchée
au cœur je m'abrite à cette porte couleur rouge sang.
À dextre la pluie me transperce
Pas
courageuse, je bats retraite
Guerrière
battue, je me morfonds.
Viviane
*
Un
grand vide et des toiles blanches me donnent froid dans le dos.
En
face, l’arbre solitaire est encore dénudé,
Ses
racines luttent avec les pavés.
Le
ciel est abondant.
Les
fourmis s’entassent d’un côté,
Elles
ruissellent de l’autre.
Je
tiens mon parapluie vert grand ouvert.
Danièle
*
Je
lève les yeux, mon parapluie – jaune et gris
À mes pieds, passage clouté – gris et gris
Devant
moi un boulanger – artisan
Et
derrière un commerçant – certainement
À ma gauche des magasins
À ma droite des magasins
Sous
la pluie, dans la cité, je m'sens bien.
Rina
N/S
Lumière gris souris
au-dessus
et jaune au fond
une découpe brouille le
regard
poésie étrangère ?
Pléiade ?
Le démultiplie, et
l'égare
jusqu'au bas des rayons
mise en abîme
la France en Belgique,
elle-même au Japon.
Nicole / Amélie
*
N/S
Les couteaux brillent
comme les écailles
les lames sont
tranchantes
et les idées tranchées
l'envie de tuer est
proche
muets comme des carpes
les manches sont en
ivoire
et les poissons n'ont pas
de mémoire.
Mar / Amélie
N/S
Galerie marchande
Saint Géry commerce les indulgences
Verre assombri des vitres
À la bouteille, Saint Michel vend son
corps
Son dallage monochrome
Se noient dans le lambic les trois
gentilshommes
Vide somnolent
Estaminet divin
N/S
Le Roi d’Espagne
Rempart bétonné de l’ordre
bureaucratique
Les maraîchers installent leur étal
Chapelle encastrée par la grâce de sa
majesté
L’empereur entre en ville
À cheval sur une pointe ogivale
Le ciel s’assombrit
Des médailles en pagaille et des
livres précieux pleuvent
Michèle
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