Sonnet
S'éloigner sous la pluie loin du Mont Palatin
Et rasant les façades le ciel bas, grise mine
Toutes ces trombes d'eau au long de la ravine
Que ce froid picotant surprend de bon matin
À chaque coin de rue tendre l'ouïe aux potins
De ces fenêtres-là je vois et j'imagine
Dans la pièce tombeau l'ennui loin des cuisines
À entendre les gouttes tomber drues tout chagrin
Alors que raconter de ces humeurs badines
Et que dire du métro où même on assassine
De ces veines de pluie traces rouges carmins
Presser le pas mouillé vers la ville voisine
Oublier ces pensées qui toutes me taquinent
Embrayer nez au vent sur de beaux lendemains
Myriam
Souvenir
de Schaerbeek
Cette
pluie sans arrêt martelait nos échines
Nous
avancions pourtant sous le grand ciel éteint
Car
nous voulions les voir, ces endroits très urbains
Malgré
l’humide vent et la brume très fine
Donc
nous marchions vaillants, dans ce temps qui chagrine
Les
rues et les maisons, jardins et magasins,
Sols
en goudron mouillé et caniveaux trop pleins
Tout
nous semblait mouvant, incertain, en gésine.
Marie
Madeleine
J’ai cherché sur ma peau ce qui
m’est madeleine
Ce qui me resurgit, tend au goût d’absolu
Ce qui s’imprime en moi sans prendre le dessus
Car de ces émotions, j’ai la bouche si pleine
Ce qui marque mon corps, c’est la ville, la reine
Et mes grains de beauté, ceux que je ne vois plus
Disent pourtant en vrac les maisons et les rues
Quel est mon territoire, le mouvement m’entraîne
Ce que retient mon ventre, en folle ribambelle
Ce sont les murs rasés, palimpseste sans nom
Ces bleus sur mes genoux sont aussi bleus du ciel
Cicatrice à mon bras, souvenirs à la pelle
La ville est une amante, et nous nous enlaçons
Quand je n’attendais rien, quand je n’attendais qu’elle.
Ce qui me resurgit, tend au goût d’absolu
Ce qui s’imprime en moi sans prendre le dessus
Car de ces émotions, j’ai la bouche si pleine
Ce qui marque mon corps, c’est la ville, la reine
Et mes grains de beauté, ceux que je ne vois plus
Disent pourtant en vrac les maisons et les rues
Quel est mon territoire, le mouvement m’entraîne
Ce que retient mon ventre, en folle ribambelle
Ce sont les murs rasés, palimpseste sans nom
Ces bleus sur mes genoux sont aussi bleus du ciel
Cicatrice à mon bras, souvenirs à la pelle
La ville est une amante, et nous nous enlaçons
Quand je n’attendais rien, quand je n’attendais qu’elle.
Amélie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire