L'habitude d'écrire ne se perd pas comme cela, du jour au lendemain.
Plusieurs participants ont encore produit des textes dans les heures qui suivirent "Bruxelles, ma belle".
Nouvelle
contrainte :
Le
poème de nuit
Après
le poème de marche, le poème de tram, le poème de métro, etc.,
voici le poème de nuit.
Il se
pratique de la manière suivante.
Le
soir, vous vous mettez au lit à votre heure habituelle.
Vous
disposez sur votre table de nuit quelques feuilles fixées sur un
carton rigide et un crayon noir tendre (n° 0 par exemple) afin
d'éviter de trop grands efforts.
Vous
vous endormez normalement. Au premier rêve qui traverse votre
esprit, vous entreprenez de vous réveiller.
Vous
écrivez alors votre premier alexandrin inspiré de votre rêve et si
possible composé de deux hémistiches équilibrés.
Si
vous avez rêvé d'une dame ou d'une figure féminine, la rime s'en
ressentira. L'inverse est vrai aussi.
Vous
vous rendormez. À l'apparition du rêve suivant, vous pratiquez de
même et ainsi de suite.
Si
vous craignez de ne pas vous réveiller, vous pouvez bien entendu
utiliser le réveil et le programmer avec des séquences de plus ou
moins 35 minutes, ce qui vous permettra d'écrire un sonnet durant
une nuit normale de 8 heures.
Si
vous avez peur de ne pas rêver, vous pouvez, au moment où vous vous
mettez au lit lire quelques magazines qui font rêver, par exemple,
des catalogues d'agences de voyages ou des magazines présentant des
stars qui font rêver, c'est écrit dans leur publicité.
Henry
J'ai écrit une "morale élémentaire" en réponse à la photo de Camille Philibert (voir page d'accueil du blogue). Place bruxelloise autos censurées piétons autorisés.
Jaune pétant
Carrefour encombré audace décidée peinture étalée
Jaune canarisé
Bagnoles déroutées piétons affairés habitudes bousculées
Jaune jonquillé
Place Madou
C'est pas mon truc.
La mode le veut.
Les piétons font Loi
Après les Arts,
C'est comme ça.
C'est bien. M'en fous.
Jaune nain jaune soleil jaune cocu
Jaune malin ? Mar
Jaune pétant
Carrefour encombré audace décidée peinture étalée
Jaune canarisé
Bagnoles déroutées piétons affairés habitudes bousculées
Jaune jonquillé
Place Madou
C'est pas mon truc.
La mode le veut.
Les piétons font Loi
Après les Arts,
C'est comme ça.
C'est bien. M'en fous.
Jaune nain jaune soleil jaune cocu
Jaune malin ? Mar
Souvenir de Schaerbeek
Cette pluie sans arrêt
martelait nos échines
Nous avancions pourtant
sous le grand ciel éteint
Car nous voulions les
voir, ces endroits très urbains
Malgré l’humide vent et
la brume très fine
Donc nous marchions
vaillants, dans ce temps qui chagrine
Les rues et les maisons,
jardins et magasins,
Sols en goudron mouillé
et caniveaux trop pleins
Tout nous semblait
mouvant, incertain, en gésine.
Marie
Écrit par Denise Engels (une des guides du premier jour)
La
mokke de Saint-Gilles
J. -
Alleie Jef, tu vas encore une fois pas me croire, hein.
S. -
Aaah non, tu vas contunuwer à m'appeler Jef.
Tu sais
bien que moa, ça est Sus.
J. -
Excuse-moi Sus, je sais pas ma tête... c'est à côse de cette
mokke de Saint-Gilles, tu sais...
S.- Comment
c'que je pourrais le savoir ?
J.- Je
t'ai déjà dit qu'elle s'appelle...
S.- Aaah
non !
J. - Eh
ben, l'aut' soir ma moema avait préparé des crêpes, enfin allait
préparer.
S.- Qu'est-ce
que ta moema a à voir avec ta mokke de Saint-Gilles ?
J.
- Sus, tu commences à m'énerver à m'interrompre sans arrêt.
S.- Hoelala
J.
- Donc, ma moema veut préparer des crêpes et elle me dit :
« Jefke...
S.- Ah,
tu vois que tu t'appelles Jef.
J.
- Évidemment.
S.- Tout
à l'heure, ça n'était pas si évident que ça.
J.
- Suske, tu m'énerves. Jef, c'est moi, Sus, c’est toi. On est
d'accord ?
S.- Oeiloeioeil, ça est drol, parfois je ne sais plus si moi je suis Sus ou si c'est toi ?
J.
- Alleie, c'est pas graaf', on est qua même des amis comme des
frères, no ?
S.- Och
woè, ça est vrai Jef, on est amis comme des frères.
J.
- Donc, ma mère, elle veut un peu de bière pour ses crêpes et elle
m'envoie avec la cruche chez Stanneke. Tu sais bien, là op de
hoekske (1)
de la chaussée de Merchtem et de la rue du Presbytère.
S.- Woè,
à la Rose Blanche ou c'que ça sent toujours un peu sûr.
Exactement. Donc
j'arrive avec ma cruche et je ressors avec la faro2
dedans. J'étais pressé car ma moema m'avait dit de faire vite
hein, car les crêpes, ça est comme le président, ça n'attend
pas. Donc, je me presse et je marche sur la bordure du trottoir et
d'un coup, ma cruche envolée par le guidon du vélo de cet imbécile
d'Oscar qui faisait encore une fois la course avec sa bande de
snuls.
Tu
parles, ma tête ! Oeïloeïloeïl,
qu'est-ce que j'allais entendre... ma moema allait crier sur moi
comme une folle et me traiter d'incapab'. J'avais la trouille et en
plus, on n'aura pas de crêpes ce soir quand mon bompa va venir et
lui ossi il sera déçu.
S.- Ouè,
c'est pas drol'... mais ta mokke de Saint-Gilles là-dedans ?
J. - Eh
ben, avec toute cette histoire, je sais plus. Je ne sais vraiment
plus c'que je voulais te raconter.
Denise
Engels
10
avril 2012
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