mercredi 25 avril 2012

Poèmes de sensation

 
Poèmes de sensation (en utilisant les cinq sens)


Je zieute l’insolite des formes crollées
J’ouïs le vert des langues ornées
Je renifle le subtil des luisants pavés
Je goûte l’amer des breuvages ambrés
J’effleure la peau des murs graffités
Je déambule dans une ville de bulles belle

Valérie
*
 
Je sens les odeurs mêlées du marché.
Je vois le regard presque haineux de l'automobiliste que nous gênons un peu dans son virage.
Je touche le luisant attirant des autocollants sur les poteaux.
J'entends les cris stridents d'un enfant dans sa poussette : "caca poulet".
Je goute le jambon de Parme de la pizza. 

Henry
*

 
Poème de sens/ Poème d’essence

Je regarde les soucoupes volantes qui fouettent les impasses de vide et de tags

J’entends la cuisine d’adrénaline qui irrigue la ville de canaux auditifs

Je sens les nids de cheveux d’anges qui coiffent le quartier de gasoil

Je goûte la guimauve folle qui lézarde les façades saoulées de sel

Je touche la tête pressée des murs qui murmurent la rue

J’effleure le bouquet haché qui hachure le fatras des plâtras rêches

Je déguste les larmes salées qui arment les regards hagards des larves urbaines

Je hume les cornets de mots cuits qui encensent les portions de frites

J’écoute la mélodie des clous de girofle qui gonflent de mélancolie les passages piétons

Je vois la mayonnaise automobile qui maille le destin citadin de citronnade blanche.


Michèle
*
 
Je regarde ni dieu ni maître tracé en bleu, made in china écrit en rouge et ça ne me fait rien; J'entends le guide qui, a propos du chiffre 42, parle de Fortuna qui est mort dans d'atroces circonstances qu'il ne précisera pas (ce qui fait flotter mon imagination un temps incertain jusqu'à de funestes orées), je sens la fraicheur trop humide de l'air, je goutte les gaz âcres des pots d'échappements, je touche terre.
J'effleure le granuleux de la façade noire, je déguste un café bio froid en canette, j'hume un fond d'iode caché dans l'air à moins que je n'hallucine la proximité de la mer ( la mer en tout cas plus près d'ici que de Paris), j'écoute une voix de space invader qui piaille dans ma tête, je vois les gouttes argentées de pluie revenue; et comment elles précipitent de la grêle qui fond comme une nuée de guêpes métalliques attaquant les irréguliers pavés.

Camille
*
 
Je regarde sans voir
J’entends sans humer
Je sens sans déguster
Je goûte sans écouter
Je touche sans effleurer

J’effleure sans goûter
Je déguste sans entendre
Je hume sans toucher
J’écoute sans regarder
Je vois sans sentir

En ville je ne pas peux faire deux choses à la fois

Danièle

*

Je sens les odeurs mêlées du marché.
Je vois le regard presque haineux de l'automobiliste que nous gênons un peu dans son virage.
Je touche le luisant attirant des autocollants sur les poteaux.
J'entends les cris de d'un enfant dans sa poussette : "caca poulet"
Je goute le jambon de Parme de la pizza.

Henry
*

Je sens malgré moi l’haleine de pisse matinale qui me laisse penser que la nuit a été bien arrosée.

Je croque l’extrémité croustillante de mon croissant et la laisse se disloquer doucement contre mon palais.

J’entends un brouillard vocal, une sorte de purée de langues diverses et variées : hindi, français, arabe, néerlandais.

J’observe deux lapins en chocolat qui se bécotent sur une affiche et je me dis que si Benoît XVI avait vu ça, il aurait sûrement demandé son retrait immédiat.

J’effleure le béton granulé et laisse ma paume se faire chatouiller par les petits brins d’herbe indignés qui ont poussé dans les interstices libérés par le temps qui a passé.

Mélanie

Poème des 5 sensJe regarde la pierre levée dédiée au Pèlerin anonyme et plus loin les tours monolithiques dressées dans le ciel bruxellois
J'entends faire trop, knaille, odsus, made in China
Je sens le mur moins lisse révélé par le tag
Je goûte l'écriture nez au vent sans menottes ni coups de poings
Je touche des signes colorés au son du ghetto-blaster

J'effleure les pavés déracinés, et pourquoi pas si
Je déguste les tags, graphes, l'eau à la bouche, si
Je hume l'acide fluorhydrique rongeant la plaque de verre, si
J'écoute le grapheur sécher ses larmes, et si
Je ne vois pas les murs crier ni n'entends pleurer les aveugles
Myriam







 

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